Fonds Georges de Mazières (15 NUM)
1891-1960
15 NUM 1-215
1,86 Go
Prêt pour numérisation, Mme Jourdan-Barry, 2008.
Fonds classé, communicable et réutilisable suivant la législation et la réglementation en vigueur.
Ce fonds iconographique est composé de trois albums photographiques datant de la toute fin du XXe siècle. Deux d'entre eux sont intitulés "Bas-Berry" et sont respectivement datés 1893 et 1895. La couverture du troisième album a disparu, cependant la numérotation ordonnée des clichés semble indiquer que ce dernier ait été composé en 1894. Les photographies sont pour la plupart légendées et toutes numérotées, ce qui suggère l'existence d'un registre des clichés et tend à montrer la méticulosité du photographe. Compte tenu de la qualité des photographies et de la rigueur avec laquelle ont été constitués les albums, le photographe pourrait être un professionnel ou bien un amateur perfectionniste. Plusieurs indices penchent en faveur de la seconde hyptohèse.
En consultant attentivement les albums, qui comportent au total 215 clichés, 91photographies soit environ la moitié des clichés représentent la commune de Vendoeuvres et plus particulièrement la maison bourgeoise des Lilas ainsi que la rue Grande où s'élève cette demeure, à l'actuel n°23. Cette villa semble être le centre d'intérêt principal du photographe, qui en est très certainement le propriétaire.
Le cadastre indique qu'au début du XIXe siècle, cette parcelle est un jardin appartenant à la famille Savary de Lancosme, à l'instar d'une grande partie des terrains de Vendoeuvres. En 1870, Auguste Bonneau, médecin, y fait construire une maison qui est ensuite achetée en 1872 par François Auguste Deschamps, également médecin et beau-père de Georges de Mazières, pharmacien à Buzançais. Àla mort de M. Deschamps, sa veuve, Joséphine Lyonnet, demeure dans cette maison jusqu'en 1905, puis la villa échoit à la famille de Mazières avant d'être revendue au maréchal-ferrant Auguste Radet, tenant son atelier au coin de la maison. Dans les années 1890, au moment de la conception des albums, la demeure Les Lilas est donc habitée par la veuve Deschamps, Joséphine Lyonnet, et sa domestique Louise.
L'ensemble des demeures photographiées comprend le nom des propriétaires dans leur légende, excepté Les Lilas, ce qui tend à prouver que le photographe est soit le maître de maison, soit un proche de Joséphine Lyonnet. D'autres éléments révèlent partiellement l'identité mystérieuse du photographe, à savoir les moments immortalisés par son appareil photographique : la plupart du temps, les clichés sont pris lors de grands évènements tels que l'Assomption, le pèlerinage à la chapelle Saint-Sulpice, les vendanges, les fêtes costumées... De même, l'espace géographique représenté est très limité autour des Lilas, à savoir la rue Grande. Tous ces indices illustrent le fait que le photographe est un intime de Joséphine Lyonnet et qu'il vient lui rendre visite en famille lors des grandes occasions. Ainsi, Les Lilas semblent être un lieu de villégiature et la rue Grande un microcosme où le photographe prend à loisir des clichés des maisons et riverains s'y trouvant. Enfin, sur un tirage photographique (coté 15 Num 140), les initiales G.M. apparaissent, faisant penser que le photographe anonyme serait probablement Georges de Mazières. En tant que pharmacien, Georges contrôle et prépare des médicaments ; cette méticulosité s'observe également dans la technicité et le classement de ces photographies.
L'intérêt majeur de cet ensemble photographique réside en la physionomie architecturale de la rue Grande des années 1890 et en la représentation de certains de ses artisans tels que la famille Radet dont le chef de famille est maréchal-ferrant ou encore les Virard, boulanger de père en fils. Les clichés familiaux présents dans ces trois albums permettent de découvrir également les membres de la famille de Mazières mais aussi ceux de la famille Mesrouze (nom donné à une place du village), demeurant face aux Lilas. Il est visible que ces deux familles entretiennent des rapports privilégiés entre eux. La promiscuité des deux bâtisses et le fait que les vignes appartenant à Louis Antoine Mesrouze (ancien régisseur et viticulteur dont le fils Georges Mesrouze est juge de paix) cernent la demeure des Lilas ne sont certainement pas étrangers à cette situation. De même, quelques clichés du défilé de l'Assomption dans la rue Grande ont été pris depuis le premier étage de la maison des Mesrouze, prouvant ainsi les liens intimes de ce voisinage.
Le photographe amateur illustre également ses albums avec d'autres sites brennous de la fin du XIXe siècle et des châteaux (notamment Château-Robert dont le domaine a été considérablement transformé) lors de ses incursions dans les localités voisines, allant jusque dans le sud du département, comme Argenton-sur-Creuse.